
Alenvi, structure ESUS qui emploie des auxiliaires de vie, s’est fixée pour mission d’humaniser l’accompagnement des personnes qui ont besoin d’aide ou de soin, en valorisant les professionnels et en réconciliant les enjeux humains et économiques du secteur. En 2017-2018, Alenvi a réalisé une première étude avec la méthodologie SROI pour évaluer l’impact social de son modèle, avec l’aide du Cabinet HAATCH.
Constats
- En 2035, il y aura en France 9 millions de personnes âgées de plus de 75 ans1, dont environ 2 millions2 seront touchées par des troubles cognitifs (maladie d’Alzheimer et apparentées). De plus en plus préférée aux maisons de retraite, l’aide à domicile des personnes âgées est amenée à se développer et à représenter 1% du PIB à cet horizon. Représentant déjà 600 000 personnes, le secteur va ainsi sans surprise être le plus gros créateur d’emplois nets d’ici 20223.
Si la « Silver Economie » se structure depuis une dizaine d’années pour répondre à ces besoins, force est de constater que l’offre n’est pas satisfaisante. Les bénéficiaires de l’aide à domicile se plaignent de la sous-qualification et de la multiplication des intervenants. Les cas de maltraitance sont nombreux et l’accompagnement souvent inadapté aux spécificités des troubles cognitifs. Le tableau n’est pas beaucoup plus reluisant côté auxiliaires.
- 71 % des auxiliaires de vie ont le sentiment que la société ne prend pas conscience de leur métier4.
- 70% du temps partiel est subi dans le secteur
- Le taux d’absentéisme est de 15% dans les métiers de service à la personne à domicile, contre 4,5% en moyenne nationale
- Les auxiliaires de vie travaillent dans des conditions de pénibilité physique et de charge mentale très fortes
- La rémunération des auxiliaires de vie est proche du SMIC et est peu revalorisée
Description du projet évalué
Alenvi part du principe que les auxiliaires ne sont pas des professionnels de la toilette ou de la préparation du repas, mais des « professionnels de l’empathie ». Le cadre de travail Alenvi a été conçu pour mettre ces professionnels dans les meilleures conditions possibles pour exercer leur empathie. Ils bénéficient s’ils le souhaitent d’un contrat en CDI à temps plein, rémunéré 12% au-dessus de la convention collective. Ils travaillent au sein de communautés d’une dizaine d’ « auxiliaires d’envie » qui se gèrent en autonomie. Les auxiliaires gèrent eux- mêmes le recrutement de leurs pairs, la prospection, les relations avec les bénéficiaires, les plannings et la qualité, et consacrent 20% de leur temps de travail sur ces missions internes.
Objectifs de l’évaluation
- Mesurer la création directe de richesse humaine (auxiliaires, bénéficiaires, aidants…)
- Démontrer les impacts de l’organisation innovante et des technologies d’Alenvi
- Construire des outils de pilotage pour améliorer en continu l’impact social
- Convaincre des prescripteurs, collectivités, groupes d’assurance/ prévoyance, que la démarche d’humanisation du secteur doit être soutenue
- Mobiliser l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise autour de la mission d’Alenvi, rendue encore plus claire grâce à la mesure d’impact
Méthodologie :
- Méthode choisie : SROI
- Théorie du changement : Oui
- Approche quantitative : Oui – Questionnaires administrés auprès des bénéficiaires ou de leurs aidants et des auxiliaires de vie
- Approche qualitative : Oui – Entretiens semi-directifs auprès des bénéficiaires seniors, de leurs aidants et des auxiliaires de vie
- Temporalité de l’évaluation : Ex ante
- Comparaison Avant / Après : Non
- Groupe témoin : Non
- Attribution de l’impact : Oui – Par questionnement des parties prenantes
- Monétisation : Oui
Résultats :
- 2,34 € : C’est ce que rapportera à la collectivité 1 € investi dans l’action d’Alenvi auprès des auxiliaires d’envie, des personnes âgées accompagnées, aidants familiaux et des bénéficiaires indirects (acteurs publics et de santé) en 2025.
- 12% : C’est l’écart de rémunération par heure travaillée entre le salaire proposé chez Alenvi et celui défini par la convention collective.
- 90% d’entre eux déclarent qu’Alenvi leur permet d’avoir un emploi plus stable.
- 90% d’entre eux déclarent avoir le sentiment d’être valorisés dans leur travail.
- 100% des aidants familiaux reconnaissent que la présence d’un auxiliaire d’envie auprès de leur proche dépendant a un impact positif sur le moral.
- 82% des aidants familiaux déclarent que la présence d’un auxiliaire auprès de leur proche dépendant les stimule intellectuellement.
- 66% des aidants familiaux pensent que le bien-être physique de leur proche serait moins bon sans la présence d’un auxiliaire.
- 75% des aidants familiaux déclarent que la présence d’un auxiliaire d’envie auprès de leur proche dépendant a un impact positif sur leur santé.
Rapport d’impact :
Etude d’impact social SROI d’Alenvi
Notes :
- INSEE. (2016). Tableaux de l’économie française
- Assemblée Nationale. (2015). Rapport sur la dépendance
- France Stratégie. (2015). Les métiers en 2022
- Alenvi. (Avril 2020). Enquête : l’impact du Covid-19 sur le métier d’auxiliaire de vie